vendredi 21 juillet 2017

Ma vie de pingouin 🐧

Titre original : Mitt liv som pingvin
Auteure : Katarina Mazetti
Editions : Babel
Genre : Anthropologique
Date de sortie : novembre 2016
Nombre de pages : 320

Quatrième de couverture
Une cinquantaine de croisiéristes adeptes de sensations fortes embarquent pour un voyage de plusieurs semaines en Antarctique. Sur le bateau, une globe-trotteuse septuagénaire répertorie les similitudes entre humains et animaux. Et elles ne manquent pas, parmi cette brochette d’explorateurs atypiques venus se frotter aux épaulards tueurs, albatros, pétrels et autres éléphants de mer.
     Tomas, lui, file vers son objectif ultime : en finir avec les tracasseries de la vie, seul sur la glace. Ça promet d’être difficile, avec les quelque quatre cent mille manchots royaux qui peuplent les lieux. D’autant que la douce Wilma, dont la bonne humeur inébranlable laisse croire que tout lui sourit, ne le quitte pas d’une semelle.
     Un roman pétillant et insolite qui confirme qu’en Antarctique comme ailleurs Katarina Mazetti sait réchauffer les cœurs.

Mon avis


Katarina Mazetti est une auteure et journaliste suédoise que j’affectionne tout particulièrement depuis Le Mec de la tombe d’à côté. Elle est une de mes auteures préférées. Dès que ses romans sortent aux éditions Babel, je m’empresse de les dévorer et les ai pratiquement tous lus. Pour Ma vie de pingouin, j’ai attendu avant de me lancer parce que la quatrième de couverture ne me tentait pas outre mesure.

Je suis tantôt subjuguée par ses histoires qui me remettent parfois profondément en question, tantôt un peu déçue parce qu’on est face à trop de descriptions ou c’est trop long sur certains détails. Ma vie de pingouin est un mélange des deux.

Pour commencer, le titre du livre est erroné et devrait plutôt prendre le nom de « Ma vie de manchot », c’est important de faire la différence parce qu’en Antarctique, l’animal le plus présent n’est pas le pingouin mais bien le manchot. (Ne me remerciez pas pour ce petit cours de SVT). Toutefois, ce titre est avant tout une métaphore pour désigner Wilma qui s’identifie rapidement à ces animaux à la démarche bancale.

Pendant une bonne partie de l’histoire, j’étais déjà complètement à côté de mes pompes quant aux intentions et conditions des personnages. Je n’avais pas du tout compris dans quel état se trouvait Wilma et que les pensées lugubres de Tomas n’étaient pas qu’une façade. Tant qu’ils ne l’ont pas dit de vive voix (enfin façon de parler), ce n’était ABSOLUMENT PAS une évidence pour moi. D'autre part, certains personnages agacent tandis que d’autres attendrissent. On se confronte à une diversité de caractères de personnes, de la plus exubérante (comme la nymphomane et la veuve acariâtre) à la plus discrète et réservée (comme le mari mené à la baguette ou la femme au mari qui n’aime personne). Et chacun au contact de l’autre va être confronté à ses défauts (en en retenant des leçons ou non) et sera jugé comme les autres.

Ce livre, c’est aussi un voyage au bout du monde mêlé à différentes personnalités, à des personnes qui se connaissent ou non et qui, dans un même élan, admirent la beauté et parfois la déchéance du monde. Car les animaux de l’Antarctique sont les premiers à subir la propagation des déchets des hommes. Ce roman nous ouvre les yeux (si ce n'est déjà fait) sur l’état actuel de la banquise et sur la manière dont les animaux sont obligés de s’adapter à un environnement qui ne devrait pas être le leur. Ou comment des déchets et des carcasses métalliques deviennent leur nouveau lieu d’habitation. Cette partie du récit est hallucinante parce que les animaux se sont adaptés à leur nouveau mode de vie, comme si c'était quelque chose de normal, alors que cela ne devrait pas être le cas. Sans se voiler la face, Katarina Mazetti nous rappelle aussi que le réchauffement climatique c’est maintenant et que de petits gestes peuvent aider tout un pan du monde animal.

Dès le début de son récit, l’auteure nous propose de passer les passages en italique pendant notre lecture si on veut se concentrer exclusivement sur nos trois héros mais je vous conseille vivement de ne pas le faire parce qu’ils nous permettent de comprendre des personnages tellement énigmatiques que le lecteur veut avoir des réponses. En ce qui concerne l’écriture, les descriptions de la Banquise sont parfois vraiment très longues (et répétitives quant à la description et au comportement des animaux) et gâchent souvent le récit. Et puis, la fin est un peu « cucul » dans le sens où cela se finit sur « tout va bien dans le meilleur des mondes » (à mettre ENTRE DE GROS GUILLEMETS quand on connaît l’histoire des personnages) mais pour combien de temps ?

Je suis mitigée à propos de ce livre, ce n’est clairement pas mon préféré de cette auteure et pourtant, il porte de belles valeurs. On a envie de rester longtemps parmi ce groupe de personnes même avec les plus chiants. Les relations Wilma-Tomas et Alba-Sven sont remplies de tendresse qui font chaud au cœur.

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