vendredi 30 novembre 2018

Ma fille

Titre original : Ma fille
Réalisation : Naidra Ayadi
Genre : Drame
Année : 2018
Durée : 1h20

Synopsis

Hakim et Latifa ont fui la guerre civile algérienne au début des années 90. Ils vivent depuis dans le Jura, avec leurs deux filles : Nedjma 14 ans, et Leïla, l’aînée, partie suivre ses études de coiffure à Paris. Trois jours avant Noël, Nedjma reçoit un SMS laconique de sa grande sœur. Elle ne pourra pas venir les rejoindre pour les fêtes, prétextant une nouvelle fois une surcharge de travail… Latifa s’en prend à Hakim et le pousse à aller chercher Leïla. Nedjma viendra avec lui, ils en profiteront pour découvrir Paris. À leur arrivée dans le salon de coiffure, ils apprennent que Leila n’y a en réalité jamais travaillé. C’est le voyage d’un père qui commence, dans Paris, une nuit, jusqu’à l’aube.
(Allociné)

Mon analyse

Ce film est passé dans ma commune, c’est pour cette raison que je suis allée le voir et pour tout vous dire, malgré mon ressenti général qui est bon, je suis légèrement mitigée.

Déjà, en voyant le générique de départ, j’ai appris que ce film était l’adaptation d'un livre assez connu (surtout pour son auteur) qui s’intitule Le Voyage du père de Bernard Clavel (1965). Par chance, la personne avec qui je suis allée le voir a lu le livre et a pu m’expliquer les quelques différences, dont elle se souvenait, présentes entre le livre et le film.

Une première adaptation a été réalisée en 1966 avec, dans le rôle du père, Fernandel (si vous ne connaissez pas cet acteur incroyable, je ne peux pas vous aider). Ici, c’est le grand Roschdy Zem qui reprend le rôle du père. Dans cette nouvelle adaptation plus moderne, il a toujours deux filles et décide de retrouver sa fille aînée à Paris pour qu’elle puisse fêter Noël avec sa famille alors que cette dernière avait envoyé un message pour dire qu’elle ne viendrait pas. La modernité de cette œuvre fait qu’il s’est adapté à notre époque et aux « risques actuels » que l’on peut vivre en s’installant seule à Paris sans beaucoup d’argent, même si c’est vraiment dans les extrêmes par contre.

Le père et la sœur cadette arrivent à Paris et on a l’impression qu’ils ont traversé toutes les villes de Province avant d’arriver dans la capitale qui les éblouit et les sort complètement du cocon habituel de leur petite ville. Ils n’ont absolument pas l’habitude et on sent bien leur détresse (qui est la même pour ceux qui vivent à la campagne et débarquent à Paris ou tout simplement en ville).

On pressent tout de suite que la journée et la nuit seront longues pour eux. Et en réalité, ces 24 heures vont se révéler être une véritable quête : le père va partir à la conquête d’une ville (la nuit) mais surtout à la quête de sa propre fille perdue qu’il ne reconnaît plus. Je ne m’y attendais pas mais on est totalement pris dans ce tourbillon, on a envie de la retrouver cette fille qui semble s’être perdue elle-même au vu de ce que l’on apprend au fur et à mesure de la nuit et pour qu’enfin, toute cette famille soit heureuse.

Ces retrouvailles qu’on attend tant (autant que le père, sœur ainsi que la mère sans qu’elle soit au courant) n’ont pas lieu (désolée du spoil mais) c’est une franche déception que ce ne soit pas le cas. On sort du film et on a réellement l’impression qu’il n’est pas terminé. Pour ma part, j’en attendais beaucoup plus.

J’ai eu le sentiment que le titre du film pouvait autant s’adresser à la fille aînée qu’à la fille cadette, elles semblent toutes les deux perdues et en mal d’un père qui est dans les extrêmes : soit il ne parle pas, soit il gueule. En réalité, on comprend au fil du film qu’il ne connaît pas réellement ses deux filles.

Malgré cette fin qui m’a laissé dubitative, j’ai bien aimé ce film, cette recherche d’un père, jusqu’au bout de la nuit, pour sa fille qui n’est plus la petite fille de ses souvenirs. C’était fort, un peu traumatisant (au vu de certaines scènes) et entraînant. C’est un beau film, dur mais efficace.

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