Auteur : Nadir
Dendoune
Editions : Pocket
Genre : Autobiographie
Date de sortie : 2016
Nombre
de pages : 160
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
Fils d'immigrés algériens,
Nadir est un enfant du 9-3 qui a grandi avec pour seuls sommets les barres HLM
de sa cité. Mais ce n'est pas parce qu'on est né du mauvais côté du périph'
qu'on est obligé d'y rester ! Après un tour du monde à vélo réalisé en solo, il
décide de s'attaquer à l'Everest et s'invente un faux CV d'alpiniste afin de
convaincre un guide de l'y emmener. Arrivé sur place, la supercherie ne tient
pas longtemps, et face à la difficulté de l'ascension, tous pensent qu'il va
rapidement renoncer. C'est justement pour ça qu'il a continué.
Mon
avis
Je commence ce livre du
fameux faux alpiniste après avoir vu le film de Ludovic Bernard L’Ascension qui s’est inspiré de son œuvre.
Nadir Dendoune est un jeune
homme qui cherche à tout prix à s’échapper de son quotidien et de sa cité.
Inconsciemment ou non, il y retourne tout au long de son périple.
Ses parents tiennent une
place très importante dans cette aventure, Nadir pense à eux à chaque fois qu’il perd confiance et
qu’il veut abandonner, et pour ne pas les décevoir, il ne perd pas espoir et se
rebooste. C'est une personne qui a l’esprit de contradiction et quand on lui dit qu’il ne réussira
pas, c’est à ce moment précis qu’il fera tout l’inverse. Ce récit en est la preuve.
Si loin de chez lui et de
sa cité, il fait des rencontres incroyables dont une femme Manisha qui lui
rappelle sa mère, Christian un Australien qu’il aide et attend quand celui-ci
est malade, ou encore Franck qui tente l’ascension pour la troisième fois après
deux échecs. Tandis que d’autres sont de véritables déceptions comme Cliff le
guide de montagne ou le Sherpa qui l’insulte et le bouscule pour qu’il continue
de grimper, même si toute cette violence l’a peut-être aidé à aller jusqu’au
bout.
A travers le récit de son
expédition, Nadir nous raconte ses souvenirs d’enfance car son ascension le
ramène à sa vie entière et à tous ses bons et mauvais souvenirs. Peut-être même
que sa récente rupture avec une fille qui le fait souffrir l’a amené à ce point
décisif de sa vie. Il se remet en question à presque toutes les étapes de son
ascension et de son cheminement personnel. Ses plus gros doutes surgissent
alors qu’il touche à son but. En outre, il nous explique toutes les étapes compliquées
physiquement et psychologiquement d’une ascension, autant lorsque l’on est
préparé que lorsque l’on ne l’est pas. Il est toujours à fleur de peau quand il
est en contact avec quelqu’un, toujours sur le qui-vive mais cela ne l'empêche de déployer tous les moyens nécessaires pour que tout se passe bien.
De plus, il part pendant
une période de l’histoire où le Népal est en pleine « révolution »
puisque les habitants peuvent pour la première fois voter librement pour leur
gouvernement. C’est la fin de 239 années de monarchie pour les Népalais.
C’est une incroyable histoire.
Sans expérience, il tente l’impossible mais offre au lecteur une belle leçon de
courage et de dépassement de soi.
« Nous
étions ensemble, mais en vérité, nous étions seuls, face à nous-mêmes. »
Titre original : L’Ascension
Réalisation : Ludovic
Bernard
Année : 2017
Durée :
1h43
Mon
analyse
J’aime beaucoup Ahmed
Sylla, c’est de cette manière que j’ai découvert son nouveau film et la
bande-annonce m’a bien plu, j’ai donc décidé d’aller le voir au cinéma. Même en
sachant que le film était tiré d’une histoire vraie, c’était génial de voir à
la fin des photos de celui qui a inspiré ce film et qui a réalisé l’exploit de
monter au sommet de l’Everest sans expérience préalable.
Ahmed Sylla retrouve pour
l’occasion d’autres humoristes tels que Kevin Razy ou Waly Dia avec qui il
avait participé à l’émission de Laurent Ruquier, On ne demande qu’à en rire.
Pour le film, Nadir,
d’origine algérienne est devenu Samy Diakhaté, un jeune homme d’origine sénégalaise :
c’est l’une des plus grosses différences entre le livre et son adaptation. Ce
sont deux personnes très différentes, Nadir est un journaliste indépendant qui
voyage beaucoup et effectue des actions humanitaires. Son principal but dans la
vie est de donner une meilleure image de la cité où il a grandi et de dire que
l’on peut s’en sortir, l’ascension du mont Everest en est une fois de plus la
preuve. A la différence, Samy Diakhaté n’a pas de travail, pas de but et il
décide de gravir la plus haute montagne du monde par amour. En cela, le film a
pris un caractère romantique. Pour le reste, le film s’est plus inspiré de l’autobiographie
de Nadir Dendoune qu’il n’en a été fait une adaptation. En effet, beaucoup d’éléments
ont été ajoutés pour « améliorer » le scénario dans le sens où il
fallait donner au film une volonté romanesque. Ainsi, Samy se rend en haut de
la montagne après avoir dit à Nadia : « Pour toi, je pourrais gravir
l’Everest » alors que Nadir le fait pour lui-même et pour ses parents à
qui il ne dit d’ailleurs rien de ses intentions. Contrairement à Nadir, Samy a
de bonnes (voire très bonnes) relations avec les autres alpinistes et ne se met
pratiquement jamais à l’écart. De plus, Samy, au début, prend la montée un peu
pour une plaisanterie alors que Nadir lui veut donner un sens à sa vie. Tout au
long de son voyage, Samy a le même sherpa, Johnny (il l’appelle ainsi à cause
de ses t-shirts de Johnny Hallyday) qu’il s’est « choisi » en
arrivant, ce dernier l’aide dans tout ce qu’il entreprend que ce soit dans ses
entraînements à grimper des parois, dans l’installation de l’équipement, ou
dans la préparation de ses repas. Johnny finit par devenir un véritable ami.
Ce qui m’a le plus gêné
dans le film c’est que Samy ne rencontre aucune difficulté avant son ascension,
tout se déroule comme il l’avait prévu et je trouve étrange que personne ne se
rende compte que le jeune homme n’a aucune expérience en alpinisme.
Contrairement au livre, Samy n’est pas atteint de « l’ivresse des cimes »
ou du mal des montagnes. Mis à part la difficulté à grimper, il n’est face à
pratiquement aucun obstacle. De plus, le fait que les sponsors soient plus
présents aide beaucoup Samy dans chaque étape.
Ahmed Sylla est vraiment
très drôle, on s’attache à tous les personnages, Nadia, les animateurs de la
radio, les gars de la cité, les parents de Samy et Nadia, ses collègues, mais particulièrement
à « Johnny » le Sherpa qui, par son innocence, le rend tout de suite
amical et chaleureux. Quant à Cliff, devenu Jeff, c’est un guide à la « soixantaine
bien conservée » dans le livre qui évite Nadir alors qu’il se montre plus
proche de Samy et se confie bien plus.
En plus d’être drôle, ce
film est très beau et Ahmed Sylla y réalise une très belle performance. Et qui
ne rêverait pas que quelqu’un fasse cet exploit pour lui ?
Coucou Justine !
RépondreSupprimerJe découvre ton blog depuis quelques minutes. J'avais vu sur un autre blog que la personne mettait les liens d'autres avis des livres qu'il chroniquait, et j'ai voulu faire pareil, j'ai trouvé le concept sympa. Du coup, j'ai cherché sur Livraddict des chroniques des livres que j'ai lu, et je suis tombée sur ta chronique d'Un tocard sur le toit du monde.
J'ai plutôt aimé ce livre, sans grand plus pour ma part, mais ta chronique m'a fait l'aimer un peu plus ahah ! Je n'ai pas vu le film par contre, mais il me tente beaucoup !
Merci à toi ! Ton commentaire me fait très plaisir !
SupprimerLe film est vraiment super, si tu ne connais pas Ahmed Sylla, tu vas découvrir son humour et que ce gars est un génie ! Ahah !
Je connais un peu Ahmed Sylla, et je le trouve vraiment excellent ! ça me donne d'autant plus envie de voir le film !
SupprimerOui, si tu as l'occas', fonce ! ;)
SupprimerBonjour. J'ai bien aimé le film vu dans le cadre de "toile sous les étoiles" à Chambéry. Les étoiles étaient là à Saint-Sulpice (près de Chambéry) hier soir et c'était fabuleux. Un point me chagrine beaucoup. Je pense que la séquence de Jeff qui délire à la fin de l'ascension aurait pu être supprimée. Elle enlève de la crédibilité au film. Je suis monté cinq fois au sommet du Mont Blanc (tout en étant un alpiniste moyen) et j'ai beaucoup rencontré de guides. Je peux dire que ce sont des gens vraiment très costauds et cette séquence les ridiculise inutilement en n'étant pas conforme à la réalité. Ceci dit Samy (Nadir) a eu beaucoup de chance et doit possèder un potentiel physique exceptionnel car il aurait pu être victime d'un œdème pulmonaire par exemple. En trompant les professionnels sur son absence d'expérience, il a d'abord pris un énorme risque par rapport à lui-même. C'était une folie mais comme ça s'est bien passé, tout le monde est content.
RépondreSupprimerAprès avoir vu le film, j'ai regardé des reportages à la télévision qui disaient qu'il fallait BEAUCOUP de préparation avant de pouvoir escalader une montagne (que ce soit en terme d'oxygène ou autre.. et ça vous le savez en tant qu'alpiniste vous-même ;) Du coup, je suis d'accord avec vous que cela décrédibilise un peu la montée et que, s'étant bien terminée, tout le monde s'est dit "c'est génial" alors que ça aurait pu ne pas l'être !
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