Titre original : The Handmaid’s Tale
Réalisation : Bruce
Miller
Genre : Drame,
Science-Fiction, Dystopie
Année : 2017
– en production
Durée :
10
épisodes de 47 minutes à 1 heure (1 saison)
Synopsis
Dans une société dystopique
et totalitaire au très bas taux de natalité, les femmes sont divisées en trois
catégories : les Epouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui
l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.
(Allociné)
Mon
analyse
SAISON
1
Le livre dystopique de
Margaret Atwood datant de 1985 a reçu un second souffle au moment de la diffusion
de la série du même nom dont la bande-annonce offrait déjà des images d’exception
mais je voulais lire le livre avant. En début d’année, je me suis donc attelée
à la tâche mais j’attendais une diffusion à la télévision (ou sur Netflix) pour
pouvoir me plonger pleinement dans la série.
Cette première saison
reprend la totalité du livre et une seconde saison a déjà été diffusée (selon
ce que j’ai pu lire, elle a été réalisée sous l’œil attentif de Margaret
Atwood).
L’atmosphère que l’on peut
ressentir dans le livre est décuplée puissance 1000 dans son adaptation :
celle que les hommes prennent le pouvoir total sur les femmes puisse
véritablement se produire et c’est très effrayant (vraiment). On a réellement
cette sensation quand on regarde la série à un tel point que, lorsque je me
replongeais dans ma lecture juste après avoir regardé un épisode, ce sentiment
ne me quittait pas (en l’occurrence, je lisais La Passe-miroir : La Mémoire de Babel de Christelle Dabos et j’imaginais
un peu trop Ophélie dans cette situation d’esclavage face aux hommes alors que
c’était au moment précis où elle se faisait maltraiter par ses camarades à Babel).
Bref, à chaque fois que je sortais d’un épisode, j’avais du mal à me détacher
de l’idée, pour preuve que cette histoire est très efficace.
Par contre, pour la
globalité des deux (le livre et la série), je trouve que l’atmosphère est
différente : dans la dystopie de Margaret Atwood, Defred a des pensées
très décousues et on sait tout au fond de nous qu’il n’y aura pas d’issue
favorable pour elle mais on est comme détachée d’elle et on la regarde d’en
haut alors que dans la série, c’est TOTALEMENT différent. On s’attache à Defred
et on veut désespérément qu’elle s’en sorte et sauve le monde « tout simplement ».
J’adore la manière dont Defred parle ; dans une société qui est devenue plus qu’archaïque, elle prononce
encore des paroles d’antan (ou normales pour nous aujourd’hui, enfin vous voyez
ce que je veux dire) et des gros mots. Franchement, on ne peut que l’adorer
parce qu’elle se rebelle tout en subissant et en étant perdue comme l’est tout
un chacun face à ce nouveau monde. L’actrice qui l’interprète est d’ailleurs
impressionnante et nous offre un personnage incroyable qui semble sombrer dans
la folie parfois. Plus on en apprend sur les conditions des femmes, plus on est
choqués et révoltés. Ils se veulent croyants mais ne se privent pas de faire
subir des atrocités aux femmes dans le seul but d’acquérir le pouvoir et
soi-disant pour que le taux de natalité se rehausse légèrement.
Comparé au livre, on est
beaucoup plus dans la psychologie des chacun des personnages : le mari de Defred,
ses amies mais aussi le commandant et son épouse (on en vient à les
comprendre, ce qui est juste fou) ainsi que Nick le chauffeur-garde du
corps-amant de la famille ; parce qu’à la base, ils étaient tous comme
nous avant d’être pris dans l’engrenage. C’est vraiment très étrange de les
voir avant tout ce qui a pu se produire.
En connaissant le caractère
et la psychologie de tous ces personnages, on se dit que Defred peut s’en
sortir et on y croit vraiment (alors que dans le livre, on la voit sans espérer
quoi que ce soit). On est encore plus traumatisé quand on apprend que les pays
alentours vivent tout à fait normalement.
Je trouve aussi cool de
retrouver des acteurs d’autres séries télévisées ou de certains films connus :
Samira Wiley & Madeline Brewer (nos Poussey et Tricia de la série Orange is the new black), Yvonne
Strahovski (Chuck et Dexter), Alexis Bledel (Gilmore Girls et d’autres films comme Coup de foudre à Bollywood ou Quatre filles et un jean) et Joseph
Fiennes (Shakespeare in love). Avec
Elizabeth Moss, ils nous offrent un très beau casting.
Les images sont d’une
qualité incroyable et le rouge qui ressort sur fond de gris ou de noir nous
renvoie encore plus au côté servile auquel les femmes sont désormais obligées
de se soumettre. Les scènes sont incroyablement prenantes, dures et pourtant si
réalisables que c’en est effroyable. La violence des mots avant les gestes
prend aux tripes et on ne peut que se prendre d’affection pour Defred, et
comprendre les étapes par lesquels elle a été obligée de passer (et passe
encore). Quant à la fin, elle nous laisse sur un certain suspens alors que le
livre nous laissait sur un simple désespoir.
Contrairement au livre, son
adaptation télévisée est un coup de cœur. C’est captivant, effrayant de réalisme
et tout simplement superbe visuellement. Je suis fan et j’ai hâte de savoir ce
qu’il va se passer dans la deuxième saison. J’espère que Defred parviendra à …
ben déjà à survivre et à se sortir de cette Amérique patriarcale et croyante à
souhait. La série est très forte pour nous mettre mal à l'aise mais aussi face à une certaine réalité !
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