vendredi 26 octobre 2018

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate

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Titre original : The Handmaid’s Tale
Réalisation : Bruce Miller
Genre : Drame, Science-Fiction, Dystopie
Année : 2017 – en production
Durée : 10 épisodes de 47 minutes à 1 heure (1 saison)

Synopsis

Dans une société dystopique et totalitaire au très bas taux de natalité, les femmes sont divisées en trois catégories : les Epouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.
(Allociné)
Mon analyse

SAISON 1

Le livre dystopique de Margaret Atwood datant de 1985 a reçu un second souffle au moment de la diffusion de la série du même nom dont la bande-annonce offrait déjà des images d’exception mais je voulais lire le livre avant. En début d’année, je me suis donc attelée à la tâche mais j’attendais une diffusion à la télévision (ou sur Netflix) pour pouvoir me plonger pleinement dans la série.

Cette première saison reprend la totalité du livre et une seconde saison a déjà été diffusée (selon ce que j’ai pu lire, elle a été réalisée sous l’œil attentif de Margaret Atwood).

L’atmosphère que l’on peut ressentir dans le livre est décuplée puissance 1000 dans son adaptation : celle que les hommes prennent le pouvoir total sur les femmes puisse véritablement se produire et c’est très effrayant (vraiment). On a réellement cette sensation quand on regarde la série à un tel point que, lorsque je me replongeais dans ma lecture juste après avoir regardé un épisode, ce sentiment ne me quittait pas (en l’occurrence, je lisais La Passe-miroir : La Mémoire de Babel de Christelle Dabos et j’imaginais un peu trop Ophélie dans cette situation d’esclavage face aux hommes alors que c’était au moment précis où elle se faisait maltraiter par ses camarades à Babel). Bref, à chaque fois que je sortais d’un épisode, j’avais du mal à me détacher de l’idée, pour preuve que cette histoire est très efficace.

Par contre, pour la globalité des deux (le livre et la série), je trouve que l’atmosphère est différente : dans la dystopie de Margaret Atwood, Defred a des pensées très décousues et on sait tout au fond de nous qu’il n’y aura pas d’issue favorable pour elle mais on est comme détachée d’elle et on la regarde d’en haut alors que dans la série, c’est TOTALEMENT différent. On s’attache à Defred et on veut désespérément qu’elle s’en sorte et sauve le monde « tout simplement ».

J’adore la manière dont Defred parle ; dans une société qui est devenue plus qu’archaïque, elle prononce encore des paroles d’antan (ou normales pour nous aujourd’hui, enfin vous voyez ce que je veux dire) et des gros mots. Franchement, on ne peut que l’adorer parce qu’elle se rebelle tout en subissant et en étant perdue comme l’est tout un chacun face à ce nouveau monde. L’actrice qui l’interprète est d’ailleurs impressionnante et nous offre un personnage incroyable qui semble sombrer dans la folie parfois. Plus on en apprend sur les conditions des femmes, plus on est choqués et révoltés. Ils se veulent croyants mais ne se privent pas de faire subir des atrocités aux femmes dans le seul but d’acquérir le pouvoir et soi-disant pour que le taux de natalité se rehausse légèrement.

Comparé au livre, on est beaucoup plus dans la psychologie des chacun des personnages : le mari de Defred, ses amies mais aussi le commandant et son épouse (on en vient à les comprendre, ce qui est juste fou) ainsi que Nick le chauffeur-garde du corps-amant de la famille ; parce qu’à la base, ils étaient tous comme nous avant d’être pris dans l’engrenage. C’est vraiment très étrange de les voir avant tout ce qui a pu se produire.

En connaissant le caractère et la psychologie de tous ces personnages, on se dit que Defred peut s’en sortir et on y croit vraiment (alors que dans le livre, on la voit sans espérer quoi que ce soit). On est encore plus traumatisé quand on apprend que les pays alentours vivent tout à fait normalement.

Je trouve aussi cool de retrouver des acteurs d’autres séries télévisées ou de certains films connus : Samira Wiley & Madeline Brewer (nos Poussey et Tricia de la série Orange is the new black), Yvonne Strahovski (Chuck et Dexter), Alexis Bledel (Gilmore Girls et d’autres films comme Coup de foudre à Bollywood ou Quatre filles et un jean) et Joseph Fiennes (Shakespeare in love). Avec Elizabeth Moss, ils nous offrent un très beau casting.

Les images sont d’une qualité incroyable et le rouge qui ressort sur fond de gris ou de noir nous renvoie encore plus au côté servile auquel les femmes sont désormais obligées de se soumettre. Les scènes sont incroyablement prenantes, dures et pourtant si réalisables que c’en est effroyable. La violence des mots avant les gestes prend aux tripes et on ne peut que se prendre d’affection pour Defred, et comprendre les étapes par lesquels elle a été obligée de passer (et passe encore). Quant à la fin, elle nous laisse sur un certain suspens alors que le livre nous laissait sur un simple désespoir.


Contrairement au livre, son adaptation télévisée est un coup de cœur. C’est captivant, effrayant de réalisme et tout simplement superbe visuellement. Je suis fan et j’ai hâte de savoir ce qu’il va se passer dans la deuxième saison. J’espère que Defred parviendra à … ben déjà à survivre et à se sortir de cette Amérique patriarcale et croyante à souhait. La série est très forte pour nous mettre mal à l'aise mais aussi face à une certaine réalité !

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