mardi 30 octobre 2018

Qui a tué mon père

Auteur : Édouard Louis
Editions : Seuil
Genre : Roman autobiographique
Date de sortie : mai 2018
Nombre de pages : 96

Quatrième de couverture
« L’histoire de ton corps accuse l’histoire politique. »
Mon avis


Intriguée par son titre et son petit nombre de pages, je me suis laissée embarquer par cette histoire qui pourrait nous sembler familière à tout un chacun.

Je tiens d’abord à préciser qu’il ne s’agit aucunement d’un policier et le père de l’auteur… ou alors je ne vous dis rien.. oui c’est mieux, OUBLIEZ TOUT !

Je parlais du caractère familier de l’histoire parce que j’ai la sensation que l’on peut tous retrouver un peu de notre propre père chez le père de l’auteur (à croire que chaque père est identique par certains côtés) (en tout cas, j’y retrouve du mien). 

C’est vraiment troublant et touchant parce qu’on est face à un père contradictoire dans ses propos. Il a parfois des difficultés à s’exprimer et quand il le fait, soit il est blessant soit il est poignant (surtout pour un enfant d’une dizaine d’années). Je comprends tout à fait que l’auteur soit déstabilisé et que sa vie ait été marqué par ce père qui a eu beaucoup de mal à le reconnaître comme tel. On sent la fragilité (émotionnelle) du père et du fils.

Il « blâme » son père tout en le transformant en victime d’une société qui l’a détruit et l’a tué. Il cherche des excuses à l’existence d’un homme marqué par tous les préjugés qu’on lui a enseigné dans sa vie. Et au contact de ce fils qu’il sent « différent » sans se l’admettre, il donne l’impression de devenir plus humain parce que c’est lui qui finit par lui apprendre la vie et que, finalement, c’est ce père qui est différent. A mon sens, le père n’est pas le seul à blâmer (s’il faut le faire) mais la mère (et aussi le frère) n’est pas tout clean dans cette histoire… Toutefois, je pense que ce qu'Edouard Louis raconte est avant tout une déclaration d'amour à un père qui n'a certes pas été parfait mais qui a fait avec les moyens du bord.


Quant au côté politique de l’œuvre qui se traduit à la fin par un procès des différents présidents (et de leur gouvernement respectif) qui ont traversé la vie de son père, j’ai été étonnée qu’il pointe les problèmes avec tant de justesse et me fasse réaliser certaines choses.


Ce livre m’a touché et me fait encore plus réfléchir à la vie de mon père (d’ailleurs, j’y retrouve le mien dans sa volonté de ne pas dire ce qu’il pense et de nous frustrer nous, les membres de sa famille) et de tous les pères du monde. Je trouve que c’est très beau et fort. Toutefois, et même si l’auteur ne le fait pas forcément non plus, je trouve qu’on ne peut pas tout pardonner à tout le monde. Je déteste qu’on me dise « oui mais il/elle est comme ça et l’a toujours été », un caractère ne signifie pas qu’on ne peut pas changer. De plus, le terme « famille » ne justifie pas tout. Sinon, le texte est bref mais percutant. Je suis curieuse de lire d'autres de ses livres.

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