Editions : Seuil
Genre : Roman
autobiographique
Date de sortie : mai
2018
Nombre
de pages : 96
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
« L’histoire de ton corps accuse l’histoire politique. »
Mon
avis
Intriguée par son titre et
son petit nombre de pages, je me suis laissée embarquer par cette histoire qui pourrait nous sembler familière à tout un chacun.
Je tiens d’abord à préciser
qu’il ne s’agit aucunement d’un policier et le père de l’auteur… ou
alors je ne vous dis rien.. oui c’est mieux, OUBLIEZ TOUT !
Je parlais du caractère familier de
l’histoire parce que j’ai la sensation que l’on peut tous retrouver un peu de
notre propre père chez le père de l’auteur (à croire que chaque père est
identique par certains côtés) (en tout cas, j’y retrouve du mien).
C’est
vraiment troublant et touchant parce qu’on est face à un père contradictoire
dans ses propos. Il a parfois des difficultés à s’exprimer et quand il le fait,
soit il est blessant soit il est poignant (surtout pour un enfant d’une dizaine
d’années). Je comprends tout à fait que l’auteur soit déstabilisé et que sa vie
ait été marqué par ce père qui a eu beaucoup de mal à le reconnaître comme tel. On sent la fragilité (émotionnelle) du père et du fils.
Il « blâme » son
père tout en le transformant en victime d’une société qui l’a détruit et l’a
tué. Il cherche des excuses à l’existence d’un homme marqué par tous les
préjugés qu’on lui a enseigné dans sa vie. Et au contact de ce fils qu’il sent « différent »
sans se l’admettre, il donne l’impression de devenir plus humain parce que c’est
lui qui finit par lui apprendre la vie et que, finalement, c’est ce père qui
est différent. A mon sens, le père n’est pas le seul à blâmer (s’il faut le
faire) mais la mère (et aussi le frère) n’est pas tout clean dans cette
histoire… Toutefois, je pense que ce qu'Edouard Louis raconte est avant tout une déclaration d'amour à un père qui n'a certes pas été parfait mais qui a fait avec les moyens du bord.
Quant au côté politique de
l’œuvre qui se traduit à la fin par un procès des différents présidents (et de
leur gouvernement respectif) qui ont traversé la vie de son père, j’ai été
étonnée qu’il pointe les problèmes avec tant de justesse et me fasse réaliser
certaines choses.
Ce livre m’a touché et me
fait encore plus réfléchir à la vie de mon père (d’ailleurs, j’y retrouve le
mien dans sa volonté de ne pas dire ce qu’il pense et de nous frustrer nous,
les membres de sa famille) et de tous les pères du monde. Je trouve que c’est
très beau et fort. Toutefois, et même si l’auteur ne le fait pas forcément non
plus, je trouve qu’on ne peut pas tout pardonner à tout le monde. Je déteste qu’on
me dise « oui mais il/elle est comme ça et l’a toujours été », un
caractère ne signifie pas qu’on ne peut pas changer. De plus, le terme « famille »
ne justifie pas tout. Sinon, le texte est bref mais percutant. Je suis curieuse de lire d'autres de ses livres.
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