Editions : Folio Classique
Genre : Littérature étrangère / Drame romantique
Date de sortie : 13-10-1994
Nombre de pages : 928
Synopsis
La quête d'absolu s'accorde
mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société
pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la
douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher - l'antithèse
d'une Bovary - ne peut ressentir qu'un profond mépris pour ceux qui condamnent
au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari,
l'incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des
apparences que véritablement peiné par la trahison d'Anna. Le drame de cette
femme intelligente, sensible et séduisante n'est pas d'avoir succombé à la
passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout
sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera
les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne
peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l'humiliante jalousie pour
faire vivre les derniers souffles d'un amour en perdition. Mais sa quête est
vaine, c'est une "femme perdue".
(Livraddict)
Mon
avis
Une prof de littérature
russe à la fac avait parlé de ce roman et les extraits qu’elle avait choisis
étaient si beaux qu’ils m’ont donné envie de le lire. Toutefois, c’est surtout
le film de Joe Wright qui m’a poussé à me plonger dans ce livre.
Léon Tolstoï est un
formidable auteur qui a parfois tendance à se perdre dans ses descriptions mais
il n’en reste pas moins un génie et son roman Anna Karénine est un classique de la littérature.
Le roman de Tolstoï porte
le nom de son héroïne éponyme mais en réalité il y a beaucoup plus d’histoires
en jeu. Une deuxième histoire d’amour voit le jour, c’est celle de Lévine et
Kitty qui affrontent des hauts et des bas mais qui finissent par se retrouver.
Elle est tout aussi présente que l’amour entre les deux héros et méritent tout
autant notre considération. J’aime profondément l’idée que Lévine ait perdu une
bataille avec le grand amour de sa vie mais n’ait pas perdu la guerre. Il veut
abandonner mais ne renonce jamais complètement. En cela, j’admire beaucoup
Lévine. Toutefois, un amour surpasse tous les autres : c’est celui de
Vronski pour Anna qui est incroyablement fort et puissant (les deux adjectifs
se méritent). Le jeune homme est beaucoup plus épris que l’héroïne, elle est
amoureuse de lui bien sûr mais c’est plus une volonté possessive (comme avec
son fils), elle devient jalouse de tout et finit par en vouloir à son amant de
l’avoir éloigné de son propre enfant (elle a un esprit assez contradictoire)
mais l’amour est synonyme de confiance pour le jeune homme alors que l’héroïne
en est dépourvue. Elle a toujours besoin de remettre en question sa relation
avec Vronski pour se prouver qu’elle a fait le bon choix d’abandonner son mari
et son enfant. Cette remise en question perpétuelle la pousse à ne pas aimer la
fille qu’elle a avec son amant. Elle est amoureuse de Vronski et pourtant ne
supporte pas leur enfant. Quant au mari, il est aveugle car il pense que sa
femme ne connaît que trop les préceptes du mariage mais la scène de la course
de chevaux (scène de rupture et de révélation) lui fait réaliser que les
rumeurs sont vraies. D’ailleurs, le fait qu’elle aime deux hommes qui portent
le même prénom mais n’ont pas du tout le même caractère montre qu’Anna est un
personnage complexe.
C’est un très beau roman
qui nous raconte des histoires d’amour incroyables mais troublées entre de grands
personnages de la littérature russe. Malgré des descriptions parfois un peu
longues, l’histoire en elle-même est magnifique (ou plutôt les histoires). Qui
ne rêverait pas d’être aimé comme Vronski aime Anna ?
Titre
original : Anna Karenina
Réalisation : Joe Wright
Année : 2012
Durée : 2h10
Réalisation : Joe Wright
Année : 2012
Durée : 2h10
Mon
analyse
J’ai lu le livre pour voir
à tout prix cette adaptation car j’adore son réalisateur dont j’ai pu voir
plusieurs de ses films (il est connu pour ses adaptations de romans à succès comme Orgueil et Préjugés et Reviens-moi) et la bande-annonce de ce dernier film était vraiment attirante. Nous retrouvons encore une fois une de ses actrices
fétiches (après trois films, je pense qu’on peut le dire) : Keira
Knightley. D’ailleurs, on voit une ribambelle d’acteurs du grand et du petit
écran dont notre timide Mr Darcy si étrange de le voir en bon vivant ainsi que
Jude Law, le Kick-Ass Aaron Taylor-Johnson ou encore notre Bill Weasley, Domhnall
Gleeson.
Le réalisateur Joe Wright a
dû édulcorer certains passages car, en 2 heures de film, c’est compliqué de
transmettre 928 pages. Sa version est théâtrale (les attitudes et les danses le
sont aussi). On a l’impression de changer de décor juste par le fait que la
caméra tourne (n’est-ce pas cela que l’on appelle « travelling » ?).
Pour qu’on ait le sentiment d’assister à une pièce de théâtre, il y a peu de
scènes d’extérieurs. De plus, le personnage d’Anna en lui-même est déjà
théâtral, cela se ressent au moment de son accouchement où, telle une
tragédienne, elle pense mourir et tente de réunir les deux hommes de sa vie
dans un dernier élan de vie. Elle parvient à leur demander l’impossible alors
qu’elle se croit sur le point de mourir.
Certaines différences (ou
suppressions) sont plus flagrantes que d’autres, et en l’occurrence, Joe Wright
a décidé de ne pas montrer la tentative de suicide de Vronski après l’accouchement
d’Anna, au moment où tout le monde la pense sur le point de mourir. Je trouve
dommage qu’il ne l’ait pas fait car cela renforce davantage l’amour de Vronski
pour sa bien-aimée car il prouve qu’il ne peut et ne veut vivre sans elle. Il en va de
même pour la fin du film, on ne voit pas l’engagement de Vronski pour la guerre ;
selon moi, cette scène montre que le jeune homme n’accorde plus d’importance à
sa propre vie après la perte de son grand amour. Ces éléments rendent l’amour
de Vronski pour Anna plus puissant dans le livre, même si le voir pleurer, après
l’accouchement de sa fille, a brisé mon petit cœur. La comparaison avec Boule de Suif de Guy de Maupassant est
encore plus marquante dans cette adaptation. En effet, tou(te)s les ami(e)s d’Anna
et de Vronski (plus particulièrement la princesse Betsy jouée par notre Jane
Eyre Ruth Wilson) se demandent pourquoi la jeune femme n’a pas encore « craqué »
pour son futur amant et quand elle le fait, tout le monde le lui reproche. Quant
à l’histoire d’amour entre Lévine et Kitty, elle est beaucoup moins exploitée
dans le film et c’est dommage car elle est tout aussi belle que celle des deux
protagonistes ; on pourrait presque en faire un deuxième film.
Bien que théâtrale, j’ai
beaucoup apprécié cette adaptation, surtout grâce aux différents acteurs.
Toutefois, je préfère le Vronski du livre car ses sentiments sont bien plus
forts et ses preuves d’amour beaucoup plus flagrantes. C'est une réalisation vraiment très originale.
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