Auteur : Christian
Authier
Editions : J’ai
lu
Genre : Roman
Date de sortie : août
2010
Nombre
de pages : 128
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
« Il
est de certains êtres comme de certains pays, on n’en revient pas. Longtemps
après les avoir quittés, leurs paysages et leur langue nous habitent encore.
Plus surprenant est l’enracinement dans notre mémoire de personnes à peine
croisées, entraperçues, dont les mots et les gestes ont cependant modifié en
profondeur notre existence. Les destins peuvent basculer à cause d’une
chiquenaude. »
Mon
avis
Pendant les soldes cet été,
je me suis achetée deux livres de Christian Authier parce que les premières et
les quatrièmes de couverture me plaisaient bien. Je découvre par la même
occasion un auteur qui m’était totalement inconnu.
Une
si douce fureur est un livre très court, je me suis dit qu’il
allait marquer une pause dans mes lectures de saga et autres. Certes un peu
philosophique (je vais être honnête… j’ai un peu de mal avec ce genre), j’ai tout de même été agréablement
surprise par ce roman parce qu’il raconte une histoire d’amour un peu
différente des autres alors que tout à fait banale (ce qui m'a fait penser, par moment, à l’univers
de Amélie Nothomb).
Les idées « philosophiques »
des livres m’empêchent généralement de profiter de l’histoire au
maximum parce que je passe mon temps à y réfléchir et à me poser des questions,
ce qui fait qu’elle ne m’est plus agréable au final. Toutefois, dans Une si douce fureur, on part sur
beaucoup d’idées qui renvoient à beaucoup d’éléments de la vie ou non de l’auteur
tout en ayant une histoire de base qui nous touche. Quant à la fin, on s’y
attend tout en étant déçu mais on en sort avec le sentiment d’avoir vécu une
bonne lecture.
Christian Authier nous
parle de l’écriture, des livres et de l’amour mais aussi et surtout, il dit des
choses tellement justes que je parviens à me retrouver autant dans notre
narrateur que dans Valentine.
C’était une lecture
sympathique et même si certaines idées me sont passées à travers, j’ai beaucoup
apprécié d’autres propos (voir la citation de fin d’article). Etrangement, ce
livre me rappelle celui de Emile Zola, Au
Bonheur des Dames, les descriptions peuvent être un peu longues comme
peuvent l’être la philosophie de l’œuvre mais l’histoire en elle-même est
géniale.
« Ceux qui vivent dans les livres, par et pour les livres forment une race curieuse. Pourquoi se retrancher de la réalité et des vivants pour engloutir des centaines de milliers de pages écrites le plus souvent par des morts ou des inconnus que nous ne rencontrerons jamais ? À quoi bon refuser la « vraie vie », au profit d’histoires imaginées ou réinventées ? Pourquoi, parmi ces lecteurs frénétiques, certains jugent-ils bon parfois d’ajouter quelques pages aux bibliothèques déjà existantes ?
Tout simplement parce que nos existences et nos sentiments ne sont finalement justifiés que lorsqu’ils reçoivent l’onction de la fiction ou de la création littéraire. Les livres qui nous accompagnent sont des preuves précieuses. Ils nous confortent dans nos erreurs, nos doutes, nos croyances, nos colères, toute cette somme de mollesses et de crispations qui fait de nous des inadaptés. […] Nous traînons avec des livres dans les poches et des phrases dans la tête. Pas dupes de cette fragile mais précieuse carapace, nous nous ébrouons dans une dimension parallèle, entre les vivants et les morts, entre notre réalité recomposée et celle, sèche et étroite, des autres humains. »
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