Editions : JC
Lattès
Genre : Fiction
Date de sortie : 2019
Nombre
de pages : 192
Résumé
Résumé
« Je
suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les
non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec
l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent au détour d’un
prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles
d’aujourd’hui. Les confidences.
Et
la peur de mourir.
Cela
fait partie de mon métier.
Mais
qui ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui,
après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c’est
la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, malgré les années.
Qui ne s’efface pas. »
Michka
est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elle, deux
personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très
proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.
Mon
avis
Depuis D’après une histoire
vraie, je suis en admiration devant Delphine de Vigan. L’oppression du
personnage de L. m’a beaucoup marqué et j’ai « adoré » cette
sensation de claustration qu’elle m’a faite ressentir. C’est pour cette raison
qu’en le finissant, je me suis dit « quelle génie » et en même temps,
« quelle angoisse ». Dans Les
gratitudes, je découvre une autre facette de l’auteure. On n’est plus dans
l’étouffement mais la sensibilité.
Delphine de Vigan nous
invite à découvrir Michka, une vieille femme qui a perdu quelque chose…les
mots. Petit à petit, ils se mélangent et s’effacent de son langage pour ne plus
jamais revenir. Elle sait qu’elle ne peut plus rester seule mais ne veut être
un poids pour personne. Elle est comme ça Michka, un petit bout de femme qui a
vécu deux vies : celle où elle a perdu ses parents, déportés et morts à
Auschwitz et celle où elle est venue en aide à une petite fille qui serait
probablement morte si elle ne lui avait pas ouvert son cœur. Michka est
émouvante, vous ne savez pas à quel point.
Marie, la petite fille qu’elle
a aidée, devenue jeune femme et Jérôme son orthophoniste nous retracent avec
beaucoup de sensibilité son histoire. J’ai beaucoup aimé ces deux points de vue
qui nous offrent une image forte et fragile de la vieille dame. A deux, ils
nous apprennent énormément de choses sur elle, et sur la vie qu’elle a toujours
menée. Parce que Michka a tout compris, elle sait que les mots sont importants
et qu’il faut savoir les dire avant qu’il ne soit trop tard pour ne rien
regretter (ce qu’elle essaie de faire comprendre désespérément à Jérôme en
ce qui concerne sa relation avec son père).
Il est aussi question de l’importance
des souvenirs d’enfance qui tiennent une place primordiale dans la vie de tout
un chacun parce que c’est finalement ce dont on se rappelle le mieux. Je le
remarque d’autant plus à chaque fois que je discute avec ma grand-mère. Sa
mémoire se focalise désormais davantage sur son jeune temps.
C’est beau, c’est touchant
et c’est profondément humain ! Ce livre est une petite merveille et, de ce
fait, un coup de cœur ! Je vous le conseille fortement ! Il est court
mais vous accroche dès les premiers instants pour ne plus vous relâcher et vous touche profondément. Je vais maintenant me faire un devoir de convaincre
mon entourage de lire ce texte.
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