Editions : Folio
Genre : Autobiographie
Date de sortie : mars
2014
Nombre
de pages : 464
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
« -
Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D’Annunzio, Ambassadeur de France
– tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je
crois que jamais un fils n’haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais,
alors que j’essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu’elle me
compromettait irrémédiablement aux yeux de l’Armée de l’Air, et que je faisais
un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une
expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j’entendis une fois
de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos
rapports :
-Alors,
tu as honte de ta vieille mère ? »
Mon
avis
Quand j’ai vu la
bande-annonce poignante de l’adaptation avec Pierre Niney et Charlotte
Gainsbourg, j’ai tout de suite eu envie de lire le livre de Romain Gary (même
si j’ai un peu remis en question la crédibilité de Charlotte Gainsbourg en tant
que mère de Pierre Niney…) Donc, en le voyant à la bibliothèque près de chez
moi, l’occasion était trop belle.
J’ai été profondément
agacée par les deux personnages principaux de ce livre : Romain Gary et sa
mère, et en même temps, ils m’ont beaucoup touché.
Pendant une bonne première
partie, la mère est abusive, remplie de fierté et aveuglée par l’amour qu’elle
porte à son fils au point d’étouffer autant le lecteur que Romain. Je comprends
l’enfant qu’il était d’avoir souvent ressenti de l’humiliation vis-à-vis de sa
mère (non pas que ce fut mon cas, loin de là). Avoir une mère comme elle qui
place trop de confiance en vous et le clame au monde entier est une très bonne
manière de (pardonnez-moi l’expression) foutre en l’air la vie d’un gamin.
Toutefois, certes, Romain a ce poids sur ses épaules mais il essaie toujours d’en
faire une force, parfois, au détriment des autres.
En même temps que nous
voyons Romain grandir, ce n’est plus sa mère qui est agaçante mais bien lui. Il
dit vouloir faire de grandes choses mais il ne fait rien (bon là-dessus je me
retrouve) mais c’est surtout dans le fait de voir trimer sa mère que cela me
gêne. Il se dit juste « il faut que je trouve quelque chose où j’excelle »
pour lui faire plaisir mais il ne se dit pas que travailler l’aiderait
nettement mieux. Il est égoïste et cherche toujours à se trouver des excuses,
même pendant la guerre. Je trouve dingue qu’en ne faisant strictement rien, il
s’imagine faire de grandes choses dans l’espoir de rendre fière sa mère.
Ce livre est extrêmement
long et il m’a vite découragé parce que ce qui aurait pu être dit rapidement
met longtemps à s’installer pour, au final, décevoir quelque peu dans sa
conclusion. Cependant, la littéraire qui est en moi ressent tout à fait ce
besoin nécessaire d’en dire long pour pas grand-chose comme un moyen d’expier
et de se déculpabiliser de cette vie que l’auteur a mené. Les tournures de
phrases sont cherchées et rien n’est à prendre à la légère. Ce livre est du
pain béni pour ceux qui étudient la littérature parce qu’il exprime beaucoup de
choses. Toutefois, je me rends compte que je n’ai plus envie de ça. C’est très
beau, très dur, très tendre mais très long et je suis dans une période de « légèreté »
(façon de parler) ou plutôt d’ « aller à l’essentiel ».
Malheureusement, j’ai le sentiment d’avoir mis dix ans à lire ce livre et son
achèvement fut une véritable libération. Et puis, j’ai eu quelques problèmes
avec la chronologie des évènements…
Je me doutais de la fin et
pourtant, elle m’a troué le cœur. L’empreinte de sa mère est restée ancrée
toute sa vie et elle a marqué chacun de ses gestes au point qu’il en a presque
des hallucinations. C’est très fort. Quand il parle de cordon ombilical qui ne
s’est pas rompu, c’est tout à fait cette idée qui s’en dégage.
C’est une très belle
histoire, qui plus est autobiographique. Je comprends maintenant pourquoi elle
a marqué beaucoup de monde. Cependant, la longueur est venu gâchée mon plaisir
et ne m’a pas fait apprécié le texte à sa juste valeur.
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