mercredi 31 janvier 2018

Sirius

Auteur : Stéphane Servant
Editions : Rouergue
Genre : Post-Apocalyptique
Date de sortie : août 2017
Nombre de pages : 480

Quatrième de couverture
Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d’élever son petit frère, Kid. Réfugiés au cœur d’une forêt, ils se tiennent à l’écart des villes et de la folie des hommes… jusqu’au jour où le mystérieux passé d’Avril les jette brutalement sur la route.
Pourchassés, il leur faut maintenant survivre dans cet univers livré au chaos et à la sauvagerie. Mais sur leur chemin, une rencontre va tout bouleverser : Sirius.
Mon avis


Je l’ai trouvé à la bibliothèque près de chez moi et c’est une belle surprise !

Ce livre, c’est un poème, une ode à la nature et aux animaux, et nous, êtres humains, ne sommes supérieurs à personne et nos vies ne valent pas plus qu’aucune des leurs. Déjà, si on ne part pas avec cette constatation, l’histoire nous le fait très bien comprendre.

Toutefois, on commence la lecture sans savoir où elle va nous mener. Dans une ère post-apocalyptique, dans quel état avons-nous laissé notre planète ? … On pourrait croire que l’histoire se veut écologique, végétarien (ou vegan) mais c’est plus que cela… Il nous met en garde qu’un monde qui part à la dérive finit par sombrer. Dans Sirius, on dirait que la main de Dieu a décidé de punir l’homme de ses erreurs passées en le rendant stériles lui et toutes espèces végétales et animales. Et quand on regarde notre monde actuel, on se dit que la catastrophe n’est pas si éloignée qu’on pourrait le croire, franchement ça fait extrêmement peur ! Juste avant, je vous disais que ce n’était pas que cela mais ça l’est aussi. Ce livre m’a beaucoup fait réfléchir sur le fait de manger de la viande, surtout après avoir lu l’histoire de Sirius et des cochons en général. Je vous en mets un extrait :

« Tous les hommes qu’il avait croisés jusqu’ici n’avaient pu résister à ses formes. A chaque fois, ils avaient voulu l’attraper pour se nourrir de sa chair. Il avait grandi avec, gravée au fond de lui, au plus profond de ses gênes, cette chose terrible. Il était la proie parfaite. Celui que tous voulaient dévorer, depuis la nuit des temps. Si bien que ses ancêtres, des générations de porcs avant lui, avaient accepté cela comme une évidence. Une fatalité. Ils venaient au monde pour mourir sous le couteau des hommes. Ils le savaient avant même de sortir du ventre tendu de leur mère. Il suffisait d’entendre les grognements, les cris, de sentir l’odeur de la peur dans l’urine, les déjections et la sueur qui imprégnaient les stalles où les truies étaient entravées. Ils n’étaient que de la viande. Et leur vie, leur vie de porc, n’était qu’un intermède entre leur naissance et le moment où le couteau se glisserait sous leur gorge. Un purgatoire qu’il fallait traverser docilement. Parce que depuis toujours le monde était ainsi fait. »

A la fin du livre, on est replacé à un pied d’égalité entre les hommes, les animaux et les végétaux, nous ne formons plus qu’un ou plutôt, nous sommes devenus une constellation (comme pour l’Arche de Noé, seuls les « meilleurs » sont gardés). Cependant, l’Homme est-il vraiment prêt à changer ? A la moindre occasion ne va-t-il pas retourner dans ses vieux travers ? C’est une question très intéressante !

Quand on voit la nature qui se déchaîne : des tremblements de terre, le réchauffement climatique ou juste de la neige dans des pays qui ne l’ont jamais vu… cela fait très peur, c’est fou…

Les personnages de cette histoire sont très attachants autant les animaux que les humains ; Kid et Avril m’ont beaucoup touché car ils réinventent un monde où la folie des Hommes n’existent plus. Dans toute l’œuvre, le même schéma s’opère : Avril commence à oublier ses problèmes ou se détend un instant et quelque chose de relativement mauvais les prend par surprise et bouscule leur vie. De plus, j’ai trouvé leur quête un peu longue… le dénouement est un peu triste mais surtout heureux pour un monde qui renaît de ses cendres.

Je finis ce livre en me disant : s’il devait y avoir une seule cause de notre extinction, ce serait nous. Du coup, c’est un coup de cœur qui fait peur mais c’en est un quand même.

« Tu sais d’où vient la tristesse, Avril ? Elle vient des silences. Pas des mots. »
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