Auteur : Stéphane
Servant
Editions : Rouergue
Genre : Post-Apocalyptique
Date de sortie : août
2017
Nombre
de pages : 480
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
Alors
que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d’élever
son petit frère, Kid. Réfugiés au cœur d’une forêt, ils se tiennent à l’écart
des villes et de la folie des hommes… jusqu’au jour où le mystérieux passé d’Avril
les jette brutalement sur la route.
Pourchassés,
il leur faut maintenant survivre dans cet univers livré au chaos et à la
sauvagerie. Mais sur leur chemin, une rencontre va tout bouleverser :
Sirius.
Mon
avis
Je l’ai trouvé à la
bibliothèque près de chez moi et c’est une belle surprise !
Ce livre, c’est un poème,
une ode à la nature et aux animaux, et nous, êtres humains, ne sommes supérieurs
à personne et nos vies ne valent pas plus qu’aucune des leurs. Déjà, si on ne part
pas avec cette constatation, l’histoire nous le fait très bien comprendre.
Toutefois, on commence la
lecture sans savoir où elle va nous mener. Dans une ère post-apocalyptique,
dans quel état avons-nous laissé notre planète ? … On pourrait croire que l’histoire
se veut écologique, végétarien (ou vegan) mais c’est plus que cela… Il nous met
en garde qu’un monde qui part à la dérive finit par sombrer. Dans Sirius, on dirait que la main de Dieu a
décidé de punir l’homme de ses erreurs passées en le rendant stériles lui et
toutes espèces végétales et animales. Et quand on regarde notre monde actuel,
on se dit que la catastrophe n’est pas si éloignée qu’on pourrait le croire,
franchement ça fait extrêmement peur ! Juste avant, je vous disais que ce
n’était pas que cela mais ça l’est aussi. Ce livre m’a beaucoup fait réfléchir
sur le fait de manger de la viande, surtout après avoir lu l’histoire de Sirius
et des cochons en général. Je vous en mets un extrait :
« Tous les hommes qu’il avait croisés jusqu’ici n’avaient pu résister à ses formes. A chaque fois, ils avaient voulu l’attraper pour se nourrir de sa chair. Il avait grandi avec, gravée au fond de lui, au plus profond de ses gênes, cette chose terrible. Il était la proie parfaite. Celui que tous voulaient dévorer, depuis la nuit des temps. Si bien que ses ancêtres, des générations de porcs avant lui, avaient accepté cela comme une évidence. Une fatalité. Ils venaient au monde pour mourir sous le couteau des hommes. Ils le savaient avant même de sortir du ventre tendu de leur mère. Il suffisait d’entendre les grognements, les cris, de sentir l’odeur de la peur dans l’urine, les déjections et la sueur qui imprégnaient les stalles où les truies étaient entravées. Ils n’étaient que de la viande. Et leur vie, leur vie de porc, n’était qu’un intermède entre leur naissance et le moment où le couteau se glisserait sous leur gorge. Un purgatoire qu’il fallait traverser docilement. Parce que depuis toujours le monde était ainsi fait. »
A la fin du livre, on est
replacé à un pied d’égalité entre les hommes, les animaux et les végétaux, nous
ne formons plus qu’un ou plutôt, nous sommes devenus une constellation (comme
pour l’Arche de Noé, seuls les « meilleurs » sont gardés). Cependant,
l’Homme est-il vraiment prêt à changer ? A la moindre occasion ne va-t-il
pas retourner dans ses vieux travers ? C’est une question très
intéressante !
Quand on voit la nature qui
se déchaîne : des tremblements de terre, le réchauffement climatique ou
juste de la neige dans des pays qui ne l’ont jamais vu… cela fait très peur, c’est
fou…
Les personnages de cette
histoire sont très attachants autant les animaux que les humains ; Kid et
Avril m’ont beaucoup touché car ils réinventent un monde où la folie des Hommes
n’existent plus. Dans toute l’œuvre, le même schéma s’opère : Avril
commence à oublier ses problèmes ou se détend un instant et quelque chose de
relativement mauvais les prend par surprise et bouscule leur vie. De plus, j’ai
trouvé leur quête un peu longue… le dénouement est un peu triste mais surtout heureux pour un monde qui renaît de ses cendres.
Je finis ce livre en me
disant : s’il devait y avoir une seule cause de notre extinction, ce
serait nous. Du coup, c’est un coup de cœur qui fait peur mais c’en est un
quand même.
« Tu sais d’où vient la tristesse, Avril ? Elle vient des silences. Pas des mots. »
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