Titre original : Raees
Réalisation : Rahul
Dholakia
Genre : Action,
Drame
Année : 2017
Durée :
2h23
Synopsis
À Gujarat dans les années
1980, Raees, un gamin des rues, utilise son intelligence pour prendre le
contrôle de la contrebande locale, mais tente aussi d’aider son peuple.
Mon
analyse
Le synopsis ne m’emballait
pas forcément au départ mais Shahrukh Khan (SRK) ne pouvait que me convaincre de
le regarder. Cet acteur bollywoodien a beau avoir plus de 60 ans, il est encore
et toujours dans une forme olympique, c'est impressionnant.
Ce film s’inspire librement
de la vie du criminel Abdul Latif, grande figure du trafic d’alcool et coupable
de plus d’une centaine de meurtres. C’est aussi l’histoire d’une prohibition
qui a eu du mal à s’imposer dans certaines régions indiennes.
L’histoire commence
doucement par la vie d’un enfant des rues qui aide sa mère financièrement en
pratiquant la contrebande d’alcools pour des grands noms de trafiquants de
son quartier. Par son côté malin et négociateur, le jeune garçon devient
rapidement connu et son nom « Raees » sollicite déjà un certain
respect. Et puis, l’enfant grandit et l’histoire se déroule toujours covenablement
jusqu’à ce que Raees décide de prendre son indépendance et de monter son propre
business. Déjà que l’on n’était pas dans le monde des Bisounours mais là, cela
ne va pas aller en s’améliorant. En effet, le désir d’indépendance de Raees l’amène
à devenir violent avec les autres et à commettre l’irréparable. Il faut déjà
savoir que le jeune homme ne supporte pas que quelqu’un puisse l’appeler « le
Binocleux » et devient extrêmement violent au point de ruiner tous ses
projets si tel est le cas. (Je vous mets un peu dans l’ambiance du personnage).
Toutefois, Raees n’est pas le simple
truand qui a su gérer sa contrebande d’alcools. A partir du moment où il commet
son premier meurtre, il dépasse un stade et ne peut plus revenir en arrière. Il ne le fait pas que pour son
compte personnel, en tant que véritable messie pour tout son peuple, il écoute
leurs injustices et essaie autant que possible de répondre à leur attente même
si cela doit aboutir au meurtre. Raees se transforme en justicier-meurtrier et devient
alors rapidement puissant parmi eux. Mais il a l’ivresse du pouvoir qui finit
par le rendre un peu fou. Cependant, c’est un personnage paradoxal, malgré l’histoire
du « binocleux », il n’est pas foncièrement mauvais et cherche par
tous les moyens à aider les autres, il voit grand pour tout le monde et veut
les rendre heureux. Sa priorité est de rester fidèle à son peuple mais d'autres hommes puissants, jaloux de sa toute puissance, se montent contre lui. Et sans que ce soit réellement de sa faute, il est accusé de terrorisme après une grosse explosion qui fait beaucoup de morts (dont des enfants). A ce moment de l'histoire, Raees ne se remet pas de cette tragédie et ne supporte pas d'être indirectement le responsable de cette barbarie. On peut alors voir sa part d'humanité au grand jour.
D’autres personnages l’entourent
et sont tout aussi convaincants dans leur rôle. Pour commencer, il y a Sadiq,
son ami d’enfance avec qui il faisait déjà de la contrebande enfant et qui le
suit et lui obéit en toutes situations. Il est son assistant mais aussi parfois
son esclave car il fait toutes les basses besognes de Raees sans rien dire en
retour. Toutefois, la fin nous fait comprendre qu’ils étaient avant tout deux
véritables amis avec un profond attachement l’un pour l’autre. Ensuite, il y a
Aasiya, la femme de Raees qui n’est pas choquée outre mesure par le métier de
son mari et qui le soutient malgré toutes les épreuves. D’ailleurs, quand elle
apparaît la première fois à l’écran, j’étais obnubilée par ses cheveux qu’elle
n’arrêtait pas de bouger à chacun de ses gestes telle une grande tragédienne (le clip à la fin de l'article va vous le prouver). Pour
terminer, Raees doit faire face à l’Inspecteur Jaideep Majmudar qui se fait
muter plusieurs fois par ses supérieurs qui sont en étroite collaboration avec
le criminel (tout autant que la presse), cependant, c’est un flic qui a
toujours de la chance dans ses mutations. En effet, comme par hasard, il quitte
son service pour se retrouver au sous-sol où se trouvent les appareils pour mettre
les gens sur écoute. Même quand il est muté ailleurs, BIM un indice le ramène à
son suspect. C’est fou ! Il est l’archétype du personnage qui est le seul
à ne pas être corrompu. Il est persistant à fond et est le seul à se préoccuper
de mener à bien la justice dans son pays (à ce niveau, on ressent bien le côté
romanesque de l’histoire). Toutefois, je l’aime bien ce flic, il me fait
bien rire.
(ATTENTION SPOILERS !) Pardonnez-moi l’expression
mais Raees est mort comme un chien, abattu par le fameux flic chanceux dans son
malheur, lui et ses hommes ont laissé son corps en plein « désert » sans
se préoccuper du reste, il n’est pas rapporté à sa famille parce qu’il est
perçu comme un terroriste alors qu’il n’en est rien. C’est frustrant. Pas de
procès, pas de justice. Cependant, Raees n’a pas fui comme un lâche et a affronté
directement sa sentence. Il est aussi question d’EXAGÉRATION dans ce film.
Toutes les scènes de combat, de sauts et tout ce qui touche à la force sont EXTRÊMEMENT
exagérées. La scène du meurtre en est l’apothéose. Elle dure longtemps et le
flic doit tirer trois balles avant de VRAIMENT tuer Raees. (FIN DU SPOIL !) Une autre scène me
revient à l’esprit : celle où Raees se bat à mort, le sang gicle partout
et sa chemise blanche immaculée est nickel, il n’y a pas une seule goutte de
sang sur sa tenue. Cela tient limite du faux raccord. Et parfois, les
personnages manquent vraiment de jugeote. Au début du film, Raees et Sadiq
avaient besoin de 100 000 roupies… Pourquoi n’ont-ils pas revendu la
voiture pour ce prix au lieu de la revendre à un prix moyen, de racheter
des moutons pour l’Aïd et de les revendre ensuite ? Cela n’a aucune
logique !
J’ai apprécié ce film, sans
transcendance mais il se laisse regarder. Il remet vraiment en question le
pouvoir de corruption, c’est hallucinant comme tout le monde parvient à faire
des compromis pour de l’alcool.
Mention spéciale à la
chanson « Udi Udi Jaye ».
« Aucun travail n’est trop bas et aucun devoir n’est plus grand. »
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