Titre original : Mitt liv som pingvin
Auteure : Katarina Mazetti
Auteure : Katarina Mazetti
Editions : Babel
Genre : Anthropologique
Date de sortie : novembre
2016
Nombre
de pages : 320
QuatriĂšme de couverture
QuatriĂšme de couverture
Une
cinquantaine de croisiéristes adeptes de sensations fortes embarquent pour un
voyage de plusieurs semaines en Antarctique. Sur le bateau, une globe-trotteuse
septuagénaire répertorie les similitudes entre humains et animaux. Et elles ne
manquent pas, parmi cette brochette dâexplorateurs atypiques venus se frotter
aux épaulards tueurs, albatros, pétrels et autres éléphants de mer.
Tomas,
lui, file vers son objectif ultime : en finir avec les tracasseries de la vie,
seul sur la glace. Ăa promet dâĂȘtre difficile, avec les quelque quatre cent
mille manchots royaux qui peuplent les lieux. Dâautant que la douce Wilma, dont
la bonne humeur inébranlable laisse croire que tout lui sourit, ne le quitte
pas dâune semelle.
Un
roman pĂ©tillant et insolite qui confirme quâen Antarctique comme ailleurs
Katarina Mazetti sait rĂ©chauffer les cĆurs.
Mon
avis
Katarina Mazetti est une
auteure et journaliste suĂ©doise que jâaffectionne tout particuliĂšrement depuis Le Mec de la tombe dâĂ cĂŽtĂ©. Elle est
une de mes auteures préférées. DÚs que ses romans sortent aux éditions Babel,
je mâempresse de les dĂ©vorer et les ai pratiquement tous lus. Pour Ma vie de pingouin, jâai attendu avant
de me lancer parce que la quatriĂšme de couverture ne me tentait pas outre
mesure.
Je suis tantÎt subjuguée
par ses histoires qui me remettent parfois profondément en question, tantÎt un
peu déçue parce quâon est face Ă trop de descriptions ou câest trop long sur
certains détails. Ma vie de pingouin
est un mélange des deux.
Pour commencer, le titre du
livre est erroné et devrait plutÎt prendre le nom de « Ma vie de
manchot », câest important de faire la diffĂ©rence parce quâen Antarctique,
lâanimal le plus prĂ©sent nâest pas le pingouin mais bien le manchot. (Ne me
remerciez pas pour ce petit cours de SVT). Toutefois, ce titre est avant tout
une mĂ©taphore pour dĂ©signer Wilma qui sâidentifie rapidement Ă ces animaux Ă la
démarche bancale.
Pendant une bonne partie de
lâhistoire, jâĂ©tais dĂ©jĂ complĂštement Ă cĂŽtĂ© de mes pompes quant aux intentions
et conditions des personnages. Je nâavais pas du tout compris dans quel Ă©tat se
trouvait Wilma et que les pensĂ©es lugubres de Tomas nâĂ©taient pas quâune
façade. Tant quâils ne lâont pas dit de vive voix (enfin façon de parler), ce
nâĂ©tait ABSOLUMENT PAS une Ă©vidence pour moi. D'autre part, certains personnages agacent
tandis que dâautres attendrissent. On se confronte Ă une diversitĂ© de
caractÚres de personnes, de la plus exubérante (comme la nymphomane et la veuve
acariùtre) à la plus discrÚte et réservée (comme le mari mené à la baguette ou
la femme au mari qui nâaime personne). Et chacun au contact de lâautre va ĂȘtre
confronté à ses défauts (en en retenant des leçons ou non) et sera jugé comme
les autres.
Ce livre, câest aussi un
voyage au bout du monde mĂȘlĂ© Ă diffĂ©rentes personnalitĂ©s, Ă des personnes qui
se connaissent ou non et qui, dans un mĂȘme Ă©lan, admirent la beautĂ© et parfois
la dĂ©chĂ©ance du monde. Car les animaux de lâAntarctique sont les premiers Ă
subir la propagation des dĂ©chets des hommes. Ce roman nous ouvre les yeux (si ce n'est dĂ©jĂ fait) sur lâĂ©tat
actuel de la banquise et sur la maniĂšre dont les animaux sont obligĂ©s de sâadapter
Ă un environnement qui ne devrait pas ĂȘtre le leur. Ou comment des dĂ©chets et
des carcasses mĂ©talliques deviennent leur nouveau lieu dâhabitation. Cette
partie du récit est hallucinante parce que les animaux se sont adaptés à leur
nouveau mode de vie, comme si c'Ă©tait quelque chose de normal, alors que cela ne devrait pas ĂȘtre le cas. Sans se voiler
la face, Katarina Mazetti nous rappelle aussi que le rĂ©chauffement climatique câest
maintenant et que de petits gestes peuvent aider tout un pan du monde animal.
DÚs le début de son récit,
lâauteure nous propose de passer les passages en italique pendant notre lecture
si on veut se concentrer exclusivement sur nos trois héros mais je vous conseille
vivement de ne pas le faire parce quâils nous permettent de comprendre des personnages
tellement énigmatiques que le lecteur veut avoir des réponses. En ce qui
concerne lâĂ©criture, les descriptions de la Banquise sont parfois vraiment trĂšs
longues (et répétitives quant à la description et au comportement des animaux)
et gùchent souvent le récit. Et puis, la fin est un peu « cucul »
dans le sens oĂč cela se finit sur « tout va bien dans le meilleur des
mondes » (Ă mettre ENTRE DE GROS GUILLEMETS quand on connaĂźt lâhistoire
des personnages) mais pour combien de temps ?
Je suis mitigée à propos de
ce livre, ce nâest clairement pas mon prĂ©fĂ©rĂ© de cette auteure et pourtant, il
porte de belles valeurs. On a envie de rester longtemps parmi ce groupe de
personnes mĂȘme avec les plus chiants. Les relations Wilma-Tomas et Alba-Sven
sont remplies de tendresse qui font chaud au cĆur.
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