vendredi 27 janvier 2017

Le Chat du Rabbin

Titre original : Le Chat du Rabbin
Réalisation : Joann Sfar et Antoine Delesvaux
Année : 2011
Durée : 1h40

Synopsis

Alger, années 1920. Le rabbin Sfar vit avec sa fille Zlabya, un perroquet bruyant et un chat espiègle qui dévore le perroquet et se met à parler pour ne dire que des mensonges. Le rabbin veut l'éloigner. Mais le chat, fou amoureux de sa petite maîtresse, est prêt à tout pour rester auprès d'elle... même à faire sa bar mitsva ! Le rabbin devra enseigner à son chat les rudiments de loi mosaïque ! Une lettre apprend au rabbin que pour garder son poste, il doit se soumettre à une dictée en français. Pour l'aider, son chat commet le sacrilège d'invoquer l'Eternel. Le rabbin réussit mais le chat ne parle plus. On le traite de nouveau comme un animal ordinaire. Son seul ami sera bientôt un peintre russe en quête d'une Jérusalem imaginaire où vivraient des Juifs noirs. Il parvient à convaincre le rabbin, un ancien soldat du Tsar, un chanteur et le chat de faire avec lui la route coloniale...
(Allociné)

Mon analyse

Bon, on ne va pas se mentir, j’ai été attirée par le fait que c’est l’histoire d’un chat qui parle

Joann Sfar est l’auteur de la série de bandes dessinées Le Chat du Rabbin (et de nombreuses autres œuvres), il est le co-réalisateur avec Antoine Delesvaux de l’adaptation de sa série. C’est un film bien réalisé avec de très beaux graphismes, on voyage énormément et on rencontre des paysages incroyables (on en vient à vouloir peindre ces paysages de la même manière que le jeune peintre russe).

Je ne vais pas beaucoup m’attarder sur la question des religions (même si c’est le thème principal) mais parler du film d’animation en général. Toutefois, je peux quand même dire que l’histoire aborde toutes les religions : des plus extrêmes aux plus retenues. Tous les personnages ont des points de vue intéressants dont le Rabbin Sfar qui, bien que fermé d’esprit au début, parvient à élargir ses horizons. Au final, les religions sont toutes remises en question pour savoir si elles n’auraient pas toutes le même Dieu. Le Chat (oui, parce qu’il ne porte pas de nom mais en même temps ça lui va si bien) est celui qui commence à tout remettre en question sur le plan religieux. A peu près vers le milieu du film, on constate que l’extrémisme mène à la mort : extrémisme dans l’alcool, les femmes et le luxe mais aussi extrémisme dans sa religion. Dans cette partie de l’adaptation, c’est une scène particulièrement violente et difficile même pour un long-métrage d’animation. On s’attache à tous les personnages mais aussi à tous les animaux. Le Chat, malgré son manque de tact parfois, est vraiment adorable, il l’est encore plus quand il parle de son maître et de sa maîtresse. Le lion est aussi majestueux que son maître. Quant à l’âne, il m’a bien fait rire, en particulier quand son maître parle de lui et il m’a fait de la peine à devoir courir derrière la voiture-camionnette pendant que les aventuriers roulaient. En parlant d’aventurier, les deux réalisateurs ont fait un petit clin d’œil à Tintin (avec la voix de François Damiens) et Milou. C’est un Tintin un petit peu trop sûr de lui et prétentieux mais c’est bon de voir une tête que l’on connaît. D’ailleurs, à ce moment de l’histoire, le graphisme du dessin se transforme comme pour marquer une pause dans le récit initial et devenir quelque chose qui sort de l’ordinaire. Il en va de même quand le jeune peintre russe finit par trouver son peuple juif d’Afrique noire ; les dessins se modifient et le style n’est plus le même.
Le langage tient un rôle très important : le Chat l’obtient en avalant un perroquet mais il le perd alors qu’il prie pour que son maître réussisse un examen très important et le retrouve quand son maître souhaite qu’il ne meure pas. Je trouve qu’il y a une symbolique très forte. La parole du chat amène tout un questionnement et, une remise en question du judaïsme et des origines de l’humanité. Elle montre que la chat est un être particulièrement intelligent, il sait lire et a des connaissances qu’il a acquises en même temps que sa maîtresse. La deuxième fois qu’il retrouve la parole, le Chat fait comprendre à son maître que si ce dernier ne l’entendait plus, c’est parce qu’il ne l’écoutait pas vraiment. Du coup, cette question m’a fait réfléchir : et si mon chat voulait me communiquer quelque chose lui aussi et que je n’y faisais pas attention ? Je suis donc allée le voir (oui, j’ai mené l’expérience jusqu’au bout) et mis à part m’éternuer dessus, il n’a rien fait d’autres.

Je classe ce film d’animation dans mes coups de cœur parce que ça m’a fait réfléchir à pas mal de choses et parce que ça parle de chat qui parle (on ne change pas une équipe qui gagne.. Ahah !)

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