Auteur : Bernard
Werber
Editions : Albin
Michel
Genre : Science-Fiction
Date de sortie : 2016
Nombre
de pages : 320
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
Pour
nous, une seule histoire existait : celle de l’humanité.
Mais
il y a eu LA rencontre.
Et
eux, les chats, ont changé à jamais notre destinée.
Mon
avis
C’est le premier livre de
Bernard Werber que je lis et son thème sur les chats m’a tout de suite attiré.
Une magnifique tête de chat
noir sur une sublime couverture avec un titre accrocheur et mystérieux, que
demander de plus ? Pour être honnête, il m’en aurait fallu plus. Certes,
dès le début, on se dit : « c’est génial, une histoire du point de
vue d’un chat qui tente de communiquer par toutes les manières possibles avec les autres
êtres vivants », mais ça devient rapidement un peu trop tiré par les
cheveux.
Le livre démarre tragiquement :
un attentat dans une école vient de se produire, vont s’enchaîner ensuite des
manifestations, des bagarres, d’autres attentats, la guerre et finalement le
chaos puis la fin d’un monde. Toutefois, dans ce récit, les évènements s’enchaînent
trop rapidement, tout est trop précipité, et on se doute que dans la réalité,
ce ne serait pas la même chose. Tous ces évènements sont perçus par Bastet, une
chatte qui a des sentiments et des sensations d’humain mais qui, par ses
propres moyens, ne comprend pas ce qui est en train d’arriver. D’ailleurs, vu
qu’elle ne comprend pas tout ce qu’elle voit, parfois le lecteur lui-même ne
comprend pas de quoi il s’agit. L’arrivée d’un nouveau voisin chat du nom de
Pythagore va éclairer toute l’existence de Bastet parce que ce n’est pas un
simple congénère mais un animal de laboratoire à qui on a implanté un
dispositif USB qui lui permet de se connecter à internet et donc à tout le savoir
des hommes. Cependant, la réception des données est possible mais l’émission du
chat à l’humain ne se fait pas. Déjà là, on part un peu loin.
Bastet est une chatte
particulière parce qu’elle est avide de savoir, son rêve est de pouvoir
communiquer avec tous les autres êtres vivants qui l’entourent. Quand elle est
face à une souris ou à un poisson, elle cherche d’abord le dialogue avant d’exercer
son pouvoir primitif. Si on n’était pas dans la tête de Bastet, ce serait
presque ce que l’on vit ces derniers temps face aux menaces terroristes et
à l’exécution de leurs projets macabres mais la chatte (avec son compagnon
Pythagore) donne une vision philosophique voire plutôt anthropologique des
actes des hommes. Ils cherchent à comprendre. Ce qui me dérange parfois avec Bastet, c’est qu’elle se dit
ignorante alors qu’elle sait déjà beaucoup de choses, dans le sens où elle
découvre des mots grâce à Pythagore alors qu’elle en connaît déjà tellement.
Comment est-ce possible ? Surtout si elle ne comprend pas les paroles de
son humaine… De plus, un autre élément me fait sourire à propos de Bastet.
Quand elle dit que les chats et les humains sont complètement différents à
propos de l’amour et qu’elle a reproduit exactement ce qu’elle est en train d’expliquer
juste avant. Pour mieux comprendre, voici ce qu’elle dit :
« Félix s’agite, tremble : il s’avère un partenaire sexuel médiocre. Aucune fougue, aucune imagination, il ne me mord même pas dans le cou alors que j’adore sentir deux bonnes canines me labourer la nuque.Durant la montée du plaisir je pense à Pythagore pour m’inspirer.C’est peut-être cela la principale différence entre la sexualité des humains et celle des chats. Nous, nous avons besoin de sentiments pour faire l’amour, alors que pour eux ça n’est qu’un acte reproductif servant à se soulager quand ils sont trop nerveux ou inquiets pour la survie de l’espèce. »
Bastet met en évidence qu’ils
sont identiques sous certains points de vue et pour certains humains. Son
compagnon Pythagore, lui, veut faire en sorte qu’elle ne fasse pas les mêmes
erreurs que les hommes. En effet, après la scène de la perte de ses petits (qui
est particulièrement horrible mais si souvent réalisée dans la réalité), alors
que Bastet est furieuse et veut à tout prix se venger, Pythagore lui fait
comprendre que sa volonté vengeresse la rendrait pareil aux actes abominables
des humains.
De son contact à Pythagore
ressort deux grandes étapes (voire trois) dans la vie de Bastet : en se découvrant dans un
miroir et en comprenant qu’elle est un corps et une physionomie, Bastet prend
conscience de son « moi », elle n’est plus un chat parmi tant d’autres
et se sent unique. C’est la première étape de la compréhension du monde du jeune
animal. Ensuite, au moment de s’accoupler avec Pythagore, elle comprend qu’elle
n’est qu’une entité, des atomes parmi tant d’autres et qu’au fond, si elle le
souhaite, elle peut séparer son esprit de son corps. C’est la deuxième étape
qui pourrait aboutir à une troisième au moment où elle réalise cet exploit de séparer son
esprit du reste et d’aller parler avec quelqu’un d’autre en pensée, en l’occurrence,
une humaine. Tous ces éléments sont tout de même wtf !? (C’est quoi ce
bordel ?), c’est poussé un peu loin. Cela reste une vision restreinte d’un
animal qui prend conscience.
Est-ce que si la fin du
monde avait lieu, ce serait les rats qui prendraient la domination du monde ?
Je trouve cela un peu gros. On comprend qu’au final, rien ni personne ne vit en
harmonie et que tout finit toujours par une guerre voire l’extinction d’une
espèce. Il existe des problèmes entre les animaux (en y incluant les hommes)
mais surtout il est question d’un gros problème de communication. Ce n’est pas
une simple histoire de chat, c’est celle de la société en elle-même et de la domination
de certaines espèces sur d’autres.
C’est une œuvre très
recherchée et très documentée sur l’Histoire des chats à travers le monde depuis
des millénaires et les passages où Pythagore explique tout à Bastet sont très
intéressants et amène la chatte à en comprendre davantage sur le fonctionnement
et sur les relations entre humains et chats. D’ailleurs, en parlant des
relations, j’ai trouvé très drôle que les chats considèrent les humains comme
leurs « servants », non pas par vantardise mais parce que selon eux,
tous les chats, depuis la nuit des temps, dominent les hommes. Ce point se
rapport d’ailleurs à un des éléments du début de l’article, comment Bastet
peut-elle savoir que les chats ont toujours dominés les hommes si elle ne prend
conscience de sa propre existence qu’après ? Ce détail bloque… Une autre
question me vient : Pourquoi Thomas a tenté de tuer Nathalie alors qu’ils « sortaient »
ensemble ? A-t-il à ce point perdu tout sens moral ?
Le soir même du
commencement de la lecture de Demain les
chats et alors que mon chat dormait paisiblement à côté de moi, je me suis
demandée si, comme Nathalie, je ne comprenais pas qu’il voulait communiquer
avec moi et j’ai compris la frustration que pouvait ressentir Bastet.
A la fin de ma lecture de Demain les chats, je suis déçue mais me
demande encore si j’ai aimé cette histoire ou non… et je ne sais toujours pas. Elle
commence bien : un chat parle de la perception de sa propre vie et puis
arrive le terrorisme et finalement le chaos, et là, cela pose problème. Ce
livre se lit bien mais il n’est pas forcément adapté à tous les âges parce qu’il
aborde quelques sujets compliqués que sont le terrorisme mais aussi la
sexualité ou encore la conscience de soi. Il fait parler des chats et place
leur point de vue vis-à-vis de la destruction d’une société humaine. Toutefois,
au final, je n’ai pas été particulièrement emballée par cette première lecture
de Bernard Werber. Cela ne signifie aucunement que je ne retenterais pas l’expérience
avec cet auteur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire