mercredi 19 septembre 2018

Le Gang des rêves

Auteur : Luca Di Fulvio
Editions : Pocket
Genre : Fiction historique
Date de sortie : mai 2017
Nombre de pages : 960

Quatrième de couverture
New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminita, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?
Mon avis

J’entends parler de Luca Di Fulvio depuis un moment maintenant et les gens ne manquent pas d’éloge à son égard. Je m’étais achetée Le gang des rêves mais retardais un peu le moment de sa lecture parce que c’est un beau pavé tout de même mais en rencontrant l’auteur à Saint-Maur en poche, je comptais bien le lire cet été et je dois dire que je suis étonnamment surprise.

L’histoire commence terriblement violemment : une mère cherche à sauver sa fille d’un viol prochain grâce à une technique qui pourrait la handicaper. Cela met tout de suite dans l’ambiance d’un récit difficile, violent, sans pitié et pourtant rempli d’un amour véritable et d’un espoir permanent. Vous vous dites sûrement que ce ne sont que des mots mais je peux vous assurer qu’ils sont vrais et qu’ils vous touchent profondément.

Je ne vais pas entrer dans les détails parce que ce serait gâcher cette histoire mais j’aimerais tout de même vous parler de certains personnages qui m’ont beaucoup touché. Commençons par Cetta qui est à l’origine de tout, elle se veut femme forte (et elle l’est) mais elle doit subir ce que la vie met en travers de sa route et il lui faudra des années avant que sa vie ne devienne un peu plus belle. Elle forme avec Sal un duo des plus mignons. Lui est un homme brut qui n’a appris qu’à montrer sa colère mais jamais sa joie (et rarement son rire), d’ailleurs, les scènes de fin offrent des moments adorables pour un homme qui ne sait pas exprimer ce qu’il ressent.

Christmas (le fils de Cetta) a fait son éducation en observant ces deux-là ainsi que la rue dans laquelle il habite, tout est pour lui source d’apprentissage. Il pourrait lui arriver tellement de mauvaises choses qu’on est toujours étonnée qu’il puisse s’en sortir si bien mais c’est un môme très attachant et on aimerait avoir son bagou. Ce gosse sait te manipuler tout en te faisant rire mais il reste majoritairement dans le droit chemin grâce à sa mère qui voulait qu’il devienne américain avant tout mais surtout quelqu’un de bien (vis-à-vis des autres et surtout des femmes). En vérité, on ne peut que l’admirer ce gamin.

Un jour, il fait la rencontre de Ruth, une petite fille dans un piteux état. Le destin finit par les séparer et tant qu’ils ne se seront pas trouvés eux-mêmes, ils ne pourront aucunement être ensemble (ce que j’ai beaucoup de mal à comprendre et qui donne lieu, selon moi, à des scènes beaucoup trop répétitives et pas forcément nécessaires). Quant à Bill, le méchant de l’histoire, on pourrait presque avoir pitié de lui si on ne savait pas tout ce qu’il a pu faire de mauvais. Je trouve ça fou qu’il croise autant de fois la route de Ruth sans qu’ils ne se croisent jamais (mais en même temps... tant mieux).


J’ai vécu une vie avec ce livre, quand je l’ai refermé, j’ai eu l’impression d’avoir regardé une série qui a duré plusieurs saisons et j’ai adoré ce sentiment. Luca Di Fulvio m’a fait vivre tellement de choses à travers deux vies : celle Christmas (étroitement liée à celle de Cetta) et celle de Ruth (étroitement liée à Bill). C’était dur et beau, malaisant et plein d’amour. Tous les personnages ont une histoire sans comprendre véritablement qu’ils peuvent être maîtres de leur destin et qu’ils sont libres de faire leurs propres choix. Les voir dans cette quête perpétuelle, c’est vraiment émouvant. Ce n’est pas un coup de cœur, peut-être en partie à cause des scènes de violence et de sexe mais je suis sortie chamboulée de cette lecture qui m’a semblé durer une vie.

2 commentaires:

  1. J'ai l'impression que Lucas Di Fulvio fait toujours de très beaux récits ! J'avais débuté Les enfants de Venise et j'avais adoré la plume, et le récit s'approche un tantinet de celui-ci.
    Je me laisserai bien tenter par ce récit aussi, surtout si tu énonces des gentils dans un monde de brutes. :)

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    1. C'est exactement ça : "des gentils dans un monde de brutes" ! Au début, ce n'est pas forcément évident mais ils savent nous charmer à leur manière.

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