Editions : L’iconoclaste
Genre : Drame
Date de sortie : 2018
Nombre
de pages : 276
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux
du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle
de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père
est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise
aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de
voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire
bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses
dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer la vie qui lui
apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps
modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de
l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir
fou que tout s’arrange un jour.
Mon
avis
Cette histoire, c’est une
claque qu’on accepte de se prendre et que je trouve nécessaire. Dès qu’on lit
les premières pages, une atmosphère étrange s’en dégage où, instinctivement et
même sans avoir lu la quatrième de couverture, on sait qu’une catastrophe va
survenir et mettre à mal un certain équilibre. C’était vraiment bizarre de
ressentir cette sensation d’emblée, c’est comme le calme avant la tempête. Et
effectivement, un drame a lieu (pas du tout celui auquel je m’attendais) et
remet en cause l’existence plus ou moins paisible de deux enfants (bon en vrai,
elle n’est pas du tout paisible).
Une grande sœur dont on
ignore le prénom nous raconte sa vie et celle de son petit frère Gilles qu’elle
tente de protéger par tous les moyens. Sa mère, qu’elle compare à une amibe et
qui vénère ses chèvres et son père, un homme qui instaure un drôle de climat à
la maison. (Comment vous en dire un peu sans trop en dire ?)
On suit cette famille sur
plusieurs étés dans un quartier qui se veut tranquille mais dans lequel il se
passe un tas de choses dont on ignore la véritable existence. Parce qu’en
réalité, cette famille pourrait représenter nos voisins, des gens qu’on côtoie
un peu mais que, finalement, on ne connaît pas véritablement.
On se sent autant
prisonnier que cette petite fille dont on ne connaît pas le prénom, elle essaie
de ne pas se faire remarquer mais le prédateur repère toujours sa proie et c’est
réellement ce que l’on ressent pour elle : elle est la proie d’un chasseur
qui a décidé de ne pas la lâcher et de la traquer jusqu’à ce qu’un des deux
finisse par prendre le pas sur l’autre.
J’ai eu peur pour elle tout
au long de ce histoire, mais en ce qui concerne le petit Gilles, j’avais perdu
tout espoir parce que le Côté Obscur de la Force (on n’est pas dans Star Wars mais presque) semblait l’avoir
pris dans ses griffes. Cependant, elle, n’abandonne jamais. En cela, cette
histoire est incroyablement forte et elle vous prend aux tripes pour ne plus
vous relâcher avant la fin.
La petite fille que l’on
voit grandir au fil des étés s’accompagnent d’adultes qui lui apportent une
certaine stabilité dans cette vie qui n'est pas ordinaire. Ils lui apprennent le
savoir et l’amour, et sans eux, elle n’aurait probablement pas acquis autant de
force.
Je pourrais vous en parler
encore et encore mais simplement vous conseiller de le lire me semble
primordial parce que ce livre est essentiel et devrait être lu par chacun même
si certains passages sont compliqués.
C’est dur, tellement
difficile mais c’est incroyable ! Ce sentiment de malaise et de souffrance
prochaine qui s’est insinué en moi dès les premières pages m’a bouleversé, et
cette délivrance, au moment d’un certain évènement, nous fait chavirer. On
souffre, on sent le mal s’insinuer et pourtant, on garde l’espoir. C’est un
coup de cœur, j’ai adoré !
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